En 2008, Aristocrasseu regarde un documentaire à la télé sur l'entartage avec une copine. A l'époque, la campagne pour les élections municipales bat son plein. Il est déjà trop tard. Le mal est fait. Aristocrasseu sera lui aussi entarteur de personnalités publiques. L'une des premières cibles sera Dominique Perben, à l'époque candidat UMP à la mairie de Lyon. Les entarteurs lyonnais ne s'arrêteront pas là puisqu'ils s'attaqueront également à Jean-Jack Queyranne, Gérard Collomb, l'artiste Ben et Jean-Pierre Raffarin. Ce dernier poursuivra l'un des membres en justice. Le terroriste pâtissier se verra infliger 400 euros d'amende. Une tarte onéreuse. Don Manuel et Aristocrasseu nous racontent qu'ils ont reçu le soutien de la Caisse de Solidarité et de Xavier Renous des Désobéissants.
Dada vaincra !
Al Qaitarte pourrait passer pour des potaches ou des anarchistes idiots. Mais, c'est plus compliqué que ça. Leur but est de faire « prendre conscience de ce qu'est le peuple » nous explique Don Manuel. Il parle de sa théorie personnelle de l'individualisme, « c'est l'apport de la société pour un individu », et de l'individualité, « la richesse que l'individu peut apporter à la société ». Don Manuel est pour l'individualité. Aristocrasseu rejette l'étiquette d'intellectuel ou anarchiste. Ils ont beau avoir squatté les bancs de la fac, ils se sentent comme des citoyens qui n'y connaissent « pas grand chose » mais qui ont des idées politiques. Pour eux, l'entartage sert à détourner la communication des hommes politiques et des gens de pouvoir pour contrer une sorte de pensée unique. Le groupe est d'ailleurs constitué de personnes avec des opinions différentes. Al Qaitarte veut provoquer un « réveil populaire ». Pour ce faire, pas question de s'affilier à une idéologie et encore moins un parti politique. Les joyeux drilles préfèrent se revendiquer de l'essayiste Guy Debord, de l'action de l'entarteur belge Noël Godin, de l'humour satirique du Groland et le tranchant d'Hara-Kiri (aujourd'hui Charlie Hebdo). Mais leur plus grande influence semble être le mouvement dadaiste du début du XXème siècle. Les « moutartines » se retrouvent dans ses idées philosophiques, politiques et artistiques.
...And culture et tarte for all !
Durant notre interview, Aristocrasseu a insisté sur la culture dans la société comme élément qui pourrait rendre la société selon lui. Al Qaitarte nous a également parlé de quelques unes de leurs propositions politiques comme les mandats révocables, la démocratie participative, plus de référendum et même l'élection des ministres. D'ailleurs, ils en vireraient quelques uns du gouvernement actuel. Sauf Christiane Taubira dont la déontologie n'est « pas si déguelasse »à leurs goûts mais affirment que « le reste, c'est des pantins ». Don Manuel estime être « d'inspiration socialiste pourtant ». Ils nous ont avoué l'entartage du ministre de l'Intérieur; Manuel Valls est dans leurs plans. Al Qaitarte a également lancé une fatwa pâtissière sur Jean-Michel Aulas, le Cardinal Barbarin, Jean-Marc Morandini et Benjamin Castaldi. François Bayrou ? Non, mais ils ont failli recruter l'un de ses fils...